Envie le Labo, siège de la Fédération Envie à Paris
Construire un bâtiment manifeste pour un pionnier de l’économie circulaire
Site
10 rue Julien Lacroix Paris 20e
Maîtrise d'ouvrage
Fédération Envie
Surface
550 m² SU
Maîtrise d'œuvre
Urban Act, mandataire
Appui à la MOEX : Stéphanie Mahé
Appui à la MOEX : Stéphanie Mahé
Programme
Tiers-lieu de l’économie circulaire
Entreprise
UTB
Calendrier
Livré en 2021
Distinctions
Prix Régional de la Construction Bois 2021
Mention spéciale aux Trophées Bâtiments Circulaires
Coût
950 000€
Bénéfice écologique
19,6 tonnes
de matériaux neufs évitées, soit 45% de la masse totale du bâtiment
24%
de matériaux en réemploi
70%
de bois pour la structure
82 hublots
récupérés et réutilisés
Ressources
La Fédération Envie souhaitait créer un lieu novateur conjuguant engagement social et écologique.
Un pionnier de l’Économie Sociale et Solidaire
Le réseau Envie recycle 30% de l’électroménager en France depuis les années 1970. Avec trois machines à laver, il en produit une quasi-neuve et contribue à la création d‘emplois solidaires.
Le réseau Envie recycle 30% de l’électroménager en France depuis les années 1970. Avec trois machines à laver, il en produit une quasi-neuve et contribue à la création d‘emplois solidaires.
Une dent creuse à valoriser
Le labo d’Envie prend place sur un terrain d’angle entre deux bâtiments où était situé un vieux garage.
Le labo d’Envie prend place sur un terrain d’angle entre deux bâtiments où était situé un vieux garage.
Notre conviction était de faire un lieu ouvert à tous, promoteur de modes de vie et de consommation écoresponsables et solidaires. Finalement, c’est un bâtiment de plus de 550m² qui accueille un lieu de vente d’appareils électroménagers rénovés, des visites pédagogiques et des ateliers gratuits d’initiation à la lutte contre le gaspillage, en partenariat avec un écosystème d’acteurs engagés.
Alexandre Bouton, architecte, charpentier-menuisier
Pratique
Nous avons conçu le bâtiment dans le sens d’une économie carbone globale, en privilégiant les matériaux bio-sourcés, au premier rang desquels le bois, et en maximisant l’évitement, la réutilisation, le recyclage et le réemploi de matériaux.
La bonne matière au bon endroit
70% du bâtiment est en bois, avec une structure primaire en charpente bois, poteaux-poutres, une façade en ossature bois avec un isolant Métisse et un bardage réalisé avec des chutes de fin de chantier. Les planchers sont en CLT pour ramener du poids et de l’inertie dans le bâtiment et pour assurer une bonne isolation acoustique.
70% du bâtiment est en bois, avec une structure primaire en charpente bois, poteaux-poutres, une façade en ossature bois avec un isolant Métisse et un bardage réalisé avec des chutes de fin de chantier. Les planchers sont en CLT pour ramener du poids et de l’inertie dans le bâtiment et pour assurer une bonne isolation acoustique.
Une logique du réemploi qui s’étend au second-œuvre
À l’intérieur, les briques pour les cloisons séparatives, les portes, le revêtement de sol, les radiateurs, les sanitaires, sont réemployés. On s’épargne plus de 5 tonnes de faux plafonds, les plinthes, les enduits. Clou de l’aménagement, une grande cloison-verrière détourne des hublots de machine à laver : elle exprime parfaitement l’activité et les valeurs d’Envie.
À l’intérieur, les briques pour les cloisons séparatives, les portes, le revêtement de sol, les radiateurs, les sanitaires, sont réemployés. On s’épargne plus de 5 tonnes de faux plafonds, les plinthes, les enduits. Clou de l’aménagement, une grande cloison-verrière détourne des hublots de machine à laver : elle exprime parfaitement l’activité et les valeurs d’Envie.
Remanufacture
Paris est une mine. Pour fabriquer la grande cloison-verrière, la Remanufacture a trouvé des mètres cubes de chêne centenaire dans ses environs immédiats. Raboté, débité, réassemblé avec soin, ce bois considéré comme un déchet retrouve une seconde jeunesse.
Du bois à portée de main
La grande cloison-verrière est en partie fabriquée avec le bois de grandes poutres récupérées sur un chantier, rue Godefroy Cavaignac, à proximité de nos bureaux. Construit en 1900, le bâtiment démoli était en structure bois. De vieilles menuiseries trouvées dans la rue ont, elles aussi été récupérées pour être transformées.
La grande cloison-verrière est en partie fabriquée avec le bois de grandes poutres récupérées sur un chantier, rue Godefroy Cavaignac, à proximité de nos bureaux. Construit en 1900, le bâtiment démoli était en structure bois. De vieilles menuiseries trouvées dans la rue ont, elles aussi été récupérées pour être transformées.
Selon les gisements auxquels nous avons accès, il faut faire marcher aussi bien nos mains que nos méninges pour réemployer un maximum de matière. Le dessin d’un objet ou d’une structure influence sa fabrication et vice-versa.
Dominique Arnould, ébéniste-menuisier
Le hublot qui voulait être une paroi
Les hublots de machines à laver ne sont pas tous standardisés. Pour les transformer en cloison vitrée, nos menuisiers ont fabriqué chaque panneau sur mesure, jouant avec le sens des lames pour créer un motif.
Les hublots de machines à laver ne sont pas tous standardisés. Pour les transformer en cloison vitrée, nos menuisiers ont fabriqué chaque panneau sur mesure, jouant avec le sens des lames pour créer un motif.
Chantier
Un bardage 100% réemploi
La façade valorise les reliquats de chantier de l’entreprise UTB, stockés pendant les études et dans les premiers temps de notre chantier. Pour couvrir l’intégralité de la surface, quatre gisements ont été nécessaires. Le calepinage a dû être redessiné après le PC pour tirer parti des trois teintes finalement disponibles. Le ré-emploi bouscule les manières de « faire projet » : c’est le gisements qui dicte l’esthétique, non l’inverse. Pour être vertueux, il faut faire avec ce que l’on trouve, il faut donc intégrer une part d’incertitude. Par cette façade, nous démontrons qu’une esthétique plus éthique est possible.
La façade valorise les reliquats de chantier de l’entreprise UTB, stockés pendant les études et dans les premiers temps de notre chantier. Pour couvrir l’intégralité de la surface, quatre gisements ont été nécessaires. Le calepinage a dû être redessiné après le PC pour tirer parti des trois teintes finalement disponibles. Le ré-emploi bouscule les manières de « faire projet » : c’est le gisements qui dicte l’esthétique, non l’inverse. Pour être vertueux, il faut faire avec ce que l’on trouve, il faut donc intégrer une part d’incertitude. Par cette façade, nous démontrons qu’une esthétique plus éthique est possible.
La maîtrise du bois…
Pour que l'architecture soit plus vertueuse, construire en bois est une évidence : léger, rapide à assembler, bas en carbone. Au sein de l’agence qui réunit architectes, charpentiers et menuisiers, chaque détail a pu être maîtrisé, main dans la main avec l’entreprise UTB.
Pour que l'architecture soit plus vertueuse, construire en bois est une évidence : léger, rapide à assembler, bas en carbone. Au sein de l’agence qui réunit architectes, charpentiers et menuisiers, chaque détail a pu être maîtrisé, main dans la main avec l’entreprise UTB.
…alliée à celle des déchets
Il nous a également fallu, avec l’entreprise, maitriser toutes les étapes du cycle de vie d’un matériau. Éviter d’en utiliser certain car l’énergie la plus vertueuse sera toujours celle qu’on ne dépensera pas. En réemployer selon leurs usages initiaux ou en réutiliser pour d’autres usages que ceux initialement prévus. Recycler les soit-disant déchets en les considérant comme des matières premières à mettre en œuvre dans le bâtiment.
Il nous a également fallu, avec l’entreprise, maitriser toutes les étapes du cycle de vie d’un matériau. Éviter d’en utiliser certain car l’énergie la plus vertueuse sera toujours celle qu’on ne dépensera pas. En réemployer selon leurs usages initiaux ou en réutiliser pour d’autres usages que ceux initialement prévus. Recycler les soit-disant déchets en les considérant comme des matières premières à mettre en œuvre dans le bâtiment.
Un engagement de tous
Pour construire un bâtiment comme celui-là, il faut un architecte et une entreprise volontaristes mais il faut aussi et avant tout que le maître d’ouvrage soit pleinement engagé dans la démarche car les freins sont nombreux.
Pour construire un bâtiment comme celui-là, il faut un architecte et une entreprise volontaristes mais il faut aussi et avant tout que le maître d’ouvrage soit pleinement engagé dans la démarche car les freins sont nombreux.